C’est au sein de l’imposant restaurant Damas que le chef Fuad Alnirabie nous invite à un véritable voyage culinaire à travers la cuisine syrienne. Originaire de Damas, il a su introduire à Montréal des plats méconnus du Levant, bien au-delà du simple houmous ou du taboulé.
Dès l’entrée, le décor impose son charme : lustres scintillants, grands tapis, bar majestueux et couleurs chaudes créent une atmosphère digne d’un palais oriental. Ici, chaque détail évoque l’élégance et la richesse d’un dîner à Damas.
Le repas débute dans la convivialité typique des mezze, ces petits plats à partager qui incarnent à la fois la gourmandise et le lien social. Damas a d’ailleurs contribué à faire rayonner la culture syrienne à Montréal, particulièrement à partir de 2015, alors que la diaspora y prenait racine.
Notre première bouchée : les Pastirma, de délicates mignardises de bœuf roulé avec un œuf mayo. La touche de piment d’Alep apporte une belle profondeur, tandis que les cornichons équilibrent le tout par une acidité bienvenue. Léger, addictif, on en redemanderait volontiers.
Vient ensuite le plateau de mezze froid :
- un houmous parfaitement exécuté.
- un mouhammara exceptionnel au poivron d’Alep, peu épicé mais d’une profondeur umami remarquable.
- un mutabbal de betterave délicatement sucré, équilibré.
- un mutabbal d’aubergine, plus amer, qui divisera sans doute les palais.
Place ensuite aux mezze chauds : les Pistachio Fried Kibbeh offrent un croustillant parfait et un goût d’agneau intense, bien balancé malgré une pistache discrète. L’harmonie fonctionne.
Le Shish Borek, en revanche, convainc moins : entre les pignons, les oignons caramélisés, les ravioles, l’agneau et le labneh un peu trop acide, les saveurs se multiplient au point de brouiller la dégustation. Ici, un peu plus de simplicité aurait permis plus d’éclat.
En plats principaux, deux spécialités syriennes s’imposent.
Le Friki, réalisé à base de riz freekeh et de côte de bœuf braisée, séduit par ses notes fumées et sa longueur en bouche. La crème d’aubergine apporte une touche de fraîcheur sans rompre l’équilibre du plat.
Enfin, le Fattet Makdous marie tendrement épaule d’agneau fondante, sauce tomate, tahin et yogourt, relevé par des pita croustillantes qui ajoutent une texture irrésistible.



© Lord Eurel